Jean-Baptiste Calcoen

Après 20 ans de carrière au sein de l’Assurance maladie, Jean-Baptiste Calcoen a sillonné les Cpam : Dijon, Rennes, puis finalement celle de Laval dont il a pris la direction il y a 5 ans. Son rôle ? Celui, dit-il, de n’importe quel chef d’entreprise : définir la stratégie et mobiliser les équipes. À la différence près, bien sûr, qu’il s’agit d’une entreprise chargée d’une mission de service public et que la stratégie locale doit s’inscrire dans les orientations nationales.

Il insiste néanmoins sur les spécificités des territoires, et évoque par exemple le manque de médecins généralistes constaté à son arrivée en Mayenne. Pour y remédier, les équipes de la Cpam ont planché avec leurs partenaires sur des centres de santé d’un nouveau genre : ceux-ci associent désormais des médecins retraités et des étudiants en médecine. Les premiers encadrent les seconds, leur permettant d’exercer… Ce sont ainsi 3 000 Lavallois qui ont pu trouver un médecin traitant !

Et puis, il y a les défis managériaux. Comme par exemple intégrer les 72 personnes (sur un total de 280 à la Cpam, soit 30 % de l’effectif !) qui travaillaient auparavant pour le RSI, lorsque celui-ci a fusionné avec le Régime général. Ou encore, depuis le début de la crise du Covid-19, la nécessité d’organiser le « contact tracing », mission inédite à cette échelle et pour laquelle les équipes se sont mobilisées massivement.

« La Sécu, et plus particulièrement notre système de santé, c’est un amortisseur social puissant dans des crises comme celle-ci » rappelle Jean-Baptiste, qui espère fêter les 100 ans de notre protection sociale. S’il ne sait pas à quoi elle ressemblera alors, ses équipes et lui-même accompagnent en tout cas les professionnels de santé pour faciliter l’essor de la téléconsultation. Une innovation particulièrement utile ces derniers mois.